Percy Bysshe Shelley,
The Revolt of Islam. A poem. In Twelve cantos,
in The Poetical Works of Percy Byssshe Shelley,
édité par Mrs Shelley, Vol. I,
Boston Houghton, Mifflin and co., 1881, p.306.
Traduction F. Rabbe*, modifiée par Enrique Utria.
Mes frères, nous sommes libres ! Les fruits étincellent Sous les étoiles, et les brises de la nuit ondoient Sur les blés mûrs, les oiseaux et les bêtes rêvent – Jamais plus le sang des oiseaux et des bêtes Ne pourra souiller de ses flots venimeux un banquet humain, Fumant vers le pur ciel en guise d'accusation ; Les poisons vengeurs cesseront De nourrir la maladie, la crainte et la folie ; Les habitants de la terre et de l'air Accompagneront en foule nos pas dans l'allégresse, Cherchant près de nous leur nourriture ou leur abri ; Notre labeur empruntera à la pensée les plus glorieuses formes Pour embellir cette terre, notre demeure ; La Science, et sa soeur, la Poésie, Revêtiront de lumière les champs et les cités des hommes libres !
* Oeuvres poétiques complètes de Shelley, tr. par F. Rabbe, T. I, 2e éd., Paris, P.-V. Stock, 1907. |
My breathern, we are free! the fruits are glowing Beneath the stars, and the night-winds are flowing O'er the ripe corn, the birds and beasts are dreaming— Never again may the blood of bird or beast Stain with its venomous stream a human feast, To the pure skies in accusation steaming; Avenging poisons shall have ceased To feed disease and fear and madness, The dwellers of the earth and air Shall throng around our steps in gladness, Seeking their food or refuge there— Our toil from thought all glorious forms shall cull, To make this earth, our home more beautiful, And Science, and her sister Poesy, Shall clothe in light the fields and cities of the free! |