Percy Bysshe Shelley,
Alastor; or, the Spirit of Solitude
in The Poetical Works of Percy Byssshe Shelley,
édité par Mrs Shelley, Vol. I,
Boston Houghton, Mifflin and co., 1881, p.159.
Traduction F. Rabbe*, modifiée par Enrique Utria.
TERRE, océan, air, fraternité bien-aimée ! Si notre grand Mère a imbu mon âme ? Avec quelque piété naturelle pour sentir Votre amour, et récompenser cette faveur avec le mien ; Si le matin humide de rosée, le midi odorant, et même le soir, Avec le coucher du soleil et ses splendides ministres, Et le solennel tintement du silence de minuit ; Si les soupirs caverneux de l'automne dans le bois desséché, Et l'hiver revêtant de pure neige et de couronnes De glace étoilée, les herbes flétries et les rameaux nus ; Si les voluptueux halètements du printemps, quand il exhale Ses premiers doux baisers, m'ont été chers; Si à aucun oiseau brillant, insecte ou gentille bête Je n'ai en toute conscience fait de mal, mais si je les ai toujours aimés Et chéris comme des parents, alors, pardonnez-moi Cette vanterie, frères bien-aimés, et ne me retirez Rien de votre faveur coutumière !
* Oeuvres poétiques complètes de Shelley, tr. par F. Rabbe, T. I, 2e éd., Paris, P.-V. Stock, 1907. |
EARTH, ocean, air, beloved brotherhood! If our great Mother have imbued my soul? With aught of natural piety to feelYour love, and recompense the boon with mine; If dewy morn, and odorous noon, and even, With sunset and its gorgeous ministers, And solemn midnight's tingling silentness ; If autumn's hollow sighs in the wood, And winter robing with pure snow and crowns Of starry ice the gray grass and bare boughs; If spring's voluptuous pantings when she breathes Her first sweet kisses, have been dear to me; If no bright bird, insect, or gentle beast I consciously have injured, but still loved And cherished these my kindred:—then forgive This boast, beloved brethren, and withdraw No portion of your wonted favour now! |