Percy Bysshe Shelley,
Queen Mad : A philosophical poem, with notes,
From the original London edition,
New-York, Wright & Owen, 1831, p13-14,
traduction F. Rabb*, modifiée par Enrique Utria.
Qu'étrange est l'humain orgueil ! Je te dis que ces choses vivantes, Pour qui le fragile brin d'herbe Qui apparaît à l’aube Et périt avant minuit, Est un monde illimité ; Je te dis que ces êtres invisibles, Qui habitent les plus petites particules De l’impassible atmosphère, Pensent, sentent et vivent comme l'homme ; Que leurs affections et leurs antipathies, Comme les siennes, produisent les lois Qui gouvernent leur état moral ; Et la moindre palpitation Qui dans leur trame se diffuse, Le plus faible, le plus léger mouvement, Est aussi fixé, aussi indispensable Que les lois majestueuses Qui gouvernent les sphères roulant là-haut.
* Oeuvres poétiques complètes de Shelley, tr. par F. Rabbe, T. I, 2e éd., Paris, P.-V. Stock, 1907. |
How strange is human pride! I tell thee that those living things, To whom the fragile blade of grass, That springeth in the morn And perisheth ere noon, Is an unbounded world; I tell thee that those viewless beings, Whose mansion is the smallest particle Of the impassive atmosphere, Think, feel, and live like man; That their affections and antipathies, Like his, produce the Laws Ruling their moral state; And the minutest throb That through their frame diffuses The slightest, faintest motion, Is fixed and indispensable As the majestic laws That rule yon rolling orbs. |